Récupération du corps chez la population active. (deuxième Partie)
Il existe de nos jours plusieurs outils et techniques pour aider à la récupération du corps, mais êtes-vous vraiment au courant de la science qui se cache derrière toutes ces stratégies de récupération?
Étirements
Une technique de récupération souvent utilisée est de faire des étirements. C'est bien répandu dans le monde du sport. Après une pratique, l'équipe va s'étirer ensemble pendant 5-10 minutes. Pourtant, cette pratique n’aide pas vraiment la récupération en tant que telle. Les recherches démontrent qu’il n’y aurait aucune différence dans les facteurs de récupération entre un athlète qui s'étire ou un athlète qui se repose. En effet, même pour les résultats secondaires, comme le lactate dans le sang ou la créatine kinase, par exemple, aucun argument solide peut être fait pour justifier la proposition que les étirements accélèrent ou améliorent la récupération. Par contre, les étirements peuvent avoir un effet en matière de prévention de blessures chez les athlètes qui se sentent tendus, qui font des crampes, qui manquent de mobilité ou de flexibilité ou qui reviennent d’une blessure. Si vous êtes dans une de ces situations, prendre le temps de s'étirer est toujours une bonne manière d'échapper à d'autres complications.
Rouleau de haute densité
Pour ce qui est du foam roll, L’effet de celui-ci va rechercher un aspect plus psychologique que physiologique, par un effet de soulagement des douleurs musculaires. En percevant moins de douleurs musculaires, vous aurez le sentiment d’avoir mieux récupéré. De ce fait, vous performerez mieux par la suite. Le foam roll va donc aider à combattre les effets indésirables des douleurs musculaires d’apparition retardées ou communément appelé courbatures. Une période de 20 minutes sur un rouleau de haute densité immédiatement post-exercice quotidiennement peut réduire la probabilité de sensibilité musculaire.
Bains de glace
Les recherches indiquent plusieurs avantages à l’utilisation du bain de glace comme intervention de récupération, en particulier après un exercice de haute intensité. Une réduction des concentrations de créatine kinase, une réduction des courbatures et une amélioration de la récupération perçue par l'athlète sont les avantages de cette technique. L’immersion dans l’eau froide est susceptible d’influencer positivement la récupération de la puissance musculaire, à la fois excentrique et de haute intensité, dans les 24 heures qui suivent l’exercice. La température de l'eau et la durée de l'immersion n’ont pas vraiment d’effet significatif. (généralement entre 5 et 12 minutes à une température de 10 à 15 degrés). Les effets sont à court terme (24h) donc il est préférable de planifier le moment dans la semaine en conséquence. Par exemple, le jour avant une compétition. Toutefois, l’immersion dans le froid est une technique qui diminue le flux sanguin et devrait être utilisée avec modération et non chaque jour. Le corps a besoin du flux sanguin et d’un peu d’inflammation pour se réparer. Des études récentes ont démontré que les interventions de bain de glace peuvent diminuer les adaptations physiologiques et de performance en entraînement en résistance. Ceux-ci ne devraient donc pas être utilisés en off-season ou si le but de l'entraînement est de former de la masse musculaire, mais plutôt en compétition pour aider le corps à récupérer rapidement.
Massage sportif
Le massage sportif est de plus en plus étudié dans le domaine de la récupération des athlètes. Les recherches scientifiques montrent qu’il peut avoir plusieurs bénéfices, même si certains effets sont mieux prouvés que d’autres. Physiologiquement, le massage aide à augmenter le flux sanguin local, favorisant l’apport d’oxygène et de nutriments aux muscles et l’élimination des déchets métaboliques (comme le lactate). Les effets sont transitoires. Il faut donc planifier vos massages près de vos événements sportifs importants ou suite à un gros entraînement. Le massage réduit la tension musculaire et favorise la souplesse, ce qui peut prévenir les blessures lors de la reprise d’efforts. Des études (notamment en biopsie musculaire) montrent que le massage peut réduire certains marqueurs inflammatoires post-exercice, favorisant une meilleure réparation des fibres.
Les méta-analyses montrent que le massage réduit la perception des courbatures dans les 24 à 96 h après un effort intense, même si l’effet sur la performance physique est modéré.
Il y a bien évidemment des effets psychologiques qui viennent avec le massage. Le massage active le système nerveux parasympathique (détente, repos), diminue le cortisol (hormone du stress) et améliore la sensation de bien-être, ce qui amène moins de tensions psychologiques avant la compétition et améliore la concentration et la confiance.
Pressothérapie
Les bottes de compression (ou pressothérapie, compression pneumatique intermittente) sont beaucoup utilisées chez les athlètes pour la récupération. Les recherches scientifiques montrent plusieurs effets potentiels. Les bottes exercent une pression séquentielle sur les jambes, ce qui aide le sang veineux et la lymphe à remonter vers le cœur. Cela favorise l’élimination des déchets métaboliques produits pendant l’effort (ex. lactate). Après un entraînement intense ou un match, l’accumulation de liquides (oedème) dans les jambes est réduite grâce à cette compression rythmée. Plusieurs études et méta-analyses montrent une diminution de la douleur perçue dans les 24–72h après l’effort. Cependant, l’effet sur les marqueurs objectifs (créatine kinase, inflammation) est variable et non prouvé. Cet outil pourrait être plus efficace chez les athlètes qui reviennent d’une blessure ou d’une chirurgie dans le but de contrôler l’enflure.
Conclusion
Il existe de nos jours plusieurs outils et techniques pour aider à la récupération du corps, mais êtes-vous vraiment au courant de la science qui se cache derrière toutes ces stratégies de récupération?